24 Juin 2018 - 24 Août 2018


Deux mois de vacances, ils s'emmerdent pas ces deux-là !

On le voulait, on l'a fait. On s'est offert cette opportunité au moment où on pouvait le faire et on est bien content !


Que nous ont apporté ces deux premiers mois ?

Pleeeeeeins de choses !


La première : une vie de famille à trois (et cinq quand mes parents ont parcouru un bout de chemin avec nous).

Une expérience familiale hors du commun, hors contexte, hors routine, hors horaire précis, hors temps, hors tout...



La deuxième : des souvenirs.

Pleins, énormément, trop ? On arrive déjà plus à se rappeler ce qu'on faisait le mois dernier. Heureusement que les photos sont là pour nous rafraîchir la mémoire ! Il y a eu les grosses villes, la pleine nature, les bords de mer, les ours, les baleines, les plages, les sentiers, les lacs, les rivières, les rigolades, les kilomètres qui s'enchaînent, l'amour, les câlins, les prises de tête, les restaurants, les jeux, les parcs d'enfants, les parcs nationaux, les cascades, les pick-up, les hôpitaux, les questions sur l'avenir, le soleil, la pluie, les réveils trop matinaux, le manque de saucisson, l'enchaînement de nouvelles maisons, de nouveaux lits, de nouvelles chambres, partagées ou pas avec Camille, les travaux sur les routes, les routes défoncées, l'absence de volets aux fenêtres, la recherche de viande sans hormones, l'attente de voir enfin notre premier orignal, les maisons qui ressemblent à des mobiles-homes, les chalets au bord des lacs, l'avion, les bateaux, les rencontres, les apéros (sans saucisson), ... la liste est loin d'être exhaustive et je pourrai passer la prochaine heure à énumérer tout ce que nos yeux voient, nos cœurs ressentent, et nos corps absorbent. Mais je n'ai pas le temps et vous non plus je suppose.



La troisième : des coups durs.

À peine arrivés et nous devons faire face au décès de la grand-mère de Fabien. Vivre un décès à 5000 km des proches est une première épreuve qui en dira long sur notre capacité à vivre loin de tous ceux qu'on aime. Cette semaine va déjà chambouler toutes nos idées premières et nous rappelle à l'ordre. Le cocon familial, si cher à nos cœurs nous revient en pleine face, à peine les valises ouvertes. On se sert les coudes, on en parle dans l'espoir d'évacuer la douleur et on essaie de garder le cap.

Puis nous avons enchaînés avec nos problèmes de voiture, qui nous ont retardé dans notre début de road trip et nous ont offert une bonne dose de stress et de nervosité. Là encore, avec le papa de Fabien qui est un heureux garagiste retraité, nous nous sommes sentis bien démunis avec les 5000 km qui nous séparaient...

Plus tard, tout juste deux jours après l'arrivée de mes parents à Montréal, Fabien nous a offert 13 heures en tête à tête, aux urgences. Nous avions besoin de nous retrouver tous les deux, dans un endroit de Montréal que nous n'avions pas encore visité. Sa générosité a été hors normes puisqu'il nous a permis de visiter non pas un, mais deux hôpitaux (humour). Les quelques jours qui ont suivi son traumatisme crânien ont été compliqués, avec des effets secondaires à priori assez normaux mais qui inquiètent, d'autant plus sur un road trip. Il m'a foutu une sacrée frousse, mais il vient à l'instant de m'annoncer que les perroquets peuvent rougir, je considère donc qu'il va beaucoup mieux. Je vous passe aussi les détails des démarches administratives avec l'assurance. Nous attendons maintenant un prochain scanner pour vérifier que tout est rentré dans l'ordre et que l'on mette cet épisode définitivement derrière nous.



La quatrième : la suite des remises en question.

Nous sommes partis de France avec une valise complète de questions. On peut dire qu'aujourd'hui ce n'est plus une valise que l'on traîne derrière nous, mais une malle. Nous n'avons aucune idée de ce que nous souhaitons faire. Ce qui est indéniable, c'est que nous avons un petit besoin de routine. Et oui, quand d'autres la fuit, nous on l'attend. Il devient urgent que l'on se pose et que l'on retrouve un quotidien avec un semblant de rythme. Le road trip est fatiguant et nous avons besoin de nous recaler sur un rythme un peu plus naturel pour Camille (et pour nous aussi). En plus de notre propre fatigue nous devons gérer la sienne et notre patience commence à s'estomper. Ce qui est sûr aussi c'est que les proches nous manquent, que j'aimerai rencontrer enfin mon petit cousin qui est né au mois de juillet et que l'on payerait cher pour aller manger un bon rôti de nos mamans un dimanche midi avec toute la famille autour de la table. (Le billet d'avion reste quand même trop cher pour ce simple aller-retour !). Mais ce qui est aussi certain c'est que la vie ici est charmante, les gens sont avenants, joviaux, et qu'ils ont un culte pour la famille extraordinaire. Nous n'avons jamais ressentie d'insécurité nul part et ça c'est vraiment très appréciable. Quand aux questionnement professionnels, c'est le flou total, le vrai bazars dans nos têtes, le fouillis complet !



Pour faire plus court, deux mois ici, c'est tout ça à la fois, c'est du vide parfois, du plein souvent, des wahou ! assez régulièrement et des "aoutch" trois fois.